Lambaréné : quid d'un aéroport rattrapé par la ville ?

La ville du ''Grand-Blanc'', au coeur du Gabon, est connue pour sa situation géographique stratégique. Traversée par le légendaire Ogooué, Lambaréné constitue un carrefour naturel entre le Nord, le Sud et les autres parties du pays. Elle regorge de potentiels, mais s’impose surtout comme un point d’appui logistique capital pour les Forces de défense lors des différentes manoeuvres militaires. Cas des manoeuvres militaires belgo-gabonaises qui s'y déroulent en ce moment, et ce jusqu'au 4 décembre prochain.

Lorsque, par un communiqué daté du 13 novembre courant, le délégué spécial en charge de la gestion de cette commune annonce aux populations l'imminence de ces manoeuvres militaires conjointes, une interrogation, la même depuis ces dernières années, a refait surface : quelle place occupe aujourd’hui l’aéroport de Lambaréné dans ces opérations militaires qui se succèdent dans la cité ?

L’infrastructure se retrouve désormais enclavée au coeur des habitations. Au fil des années, des centaines de familles s’y sont installées, parfois à proximité immédiate de la piste d'atterrissage et de décollage. Faute de voie de contournement et en l’absence de clôture, les résidents traversent régulièrement cette piste, prenant le risque d’accidents graves. Dans le cadre des opérations impliquant des aéronefs militaires, ce risque devient encore perceptible dans la zone.

"Pour ma part, les autorités devraient délocaliser cet aéroport. Il est vrai que cela représenterait un gros budget, mais la sécurité des populations s’impose avant tout", estime Nicaise Manondzo. Pour M. Mihindou, la responsabilité est partagée : "Le service de l’Urbanisme et les populations sont tous responsables. Comment peut-on laisser des individus occuper des zones pourtant proscrites ? Et maintenant, déguerpir toutes ces familles sera un véritable dé  pour les gouvernants".

Si une rumeur persistante évoque un éventuel déguerpissement des foyers installés autour de cette piste, il reste qu’aucune annonce offcielle n’a pour l’instant été faite. En attendant, la situation demeure préoccupante. Entre impératifs de sécurité nationale et enjeux urbanistiques, l’État devra rapidement prendre des mesures, car cette zone pourrait, à tout moment, être le théâtre d’un drame aux conséquences imprévisibles.