Lambaréné : des commerçantes interurbaines face au défi du transport fluvial

Transitant par la capitale provinciale du Moyen- Ogooué, les commerçantes interurbaines qui viennent de toutes les régions du pays, dépendent essentiellement du transport fluvial pour acheminer leurs produits vers Port-Gentil, la cité pétrolière. Cependant, elles sont confrontées à de nombreux défis, notamment l'insuffisance des embarcations sur l'Ogooué. Une situation devenue pesante pour ces femmes, qui enregistrent d'énormes pertes en denrées alimentaires surtout, mais également sur le plan financier. Récemment, une importante quantité de marchandises entreposées au port fluvial de Lambaréné, estimée à plusieurs millions de nos francs, avaient été détruite, faute d'embarcations.

"Il n’y a pas de bateau, juste des pirogues et lorsqu'on a assez de marchandises, elles ne peuvent pas toutes les contenir. Par conséquent, nous perdons beaucoup de produits. J'exerce ce commerce depuis près de 40 ans, je ne fais pas de plantations, comment pourrai- je m'en sortir sans cette activité", s'inquiète Augustine Nziengui, septuagénaire, commerçante.

Des propos que partage largement Stella Nadège Omoghe qui affirme que "lorsqu’il y avait le bateau, les coûts de convoyage étaient abordables. Avec les pirogues, c'est tout le contraire, au lieu de payer deux mille, nous allons jusqu’à sept mille francs le sac pour espérer un convoyage. De plus, quand ces pirogues se font rares nos denrées alimentaires se détériorent au port de Lambaréné".

En plus de l'impact sur le plan économique et d'éventuelles pénuries dans le chef-lieu de la province de l'Ogooué-Maritime, s'ajoutent d'autres risques pendant le convoyage...

Ces commerçantes qui ravitaillent la capitale économique en denrées alimentaires lancent un cri d’alarme aux autorités de la République au moment où le Gabon amorce une nouvelle phase de son histoire pour pallier ce manque qui n'a que trop duré.