Gamba : le poisson se fait rare

Le département de Ndougou, qui comprend le canton Lagune, riche de 350 îlots et en eaux poissonneuses, soulève une question préoccupante : comment expliquer que l'approvisionnement en poisson sur le marché local soit insuffisant à certaines périodes ? Pour le cas de Gamba, la principale cause de ce phénomène réside dans le fait que de nombreux commerçants acquièrent d'importantes quantités de poisson qu'ils transportent chaque vendredi pour les revendre principalement sur le marché de Libreville. Cela attire les pêcheurs qui préfèrent se diriger vers ces acheteurs plus offrants.

Ce phénomène s'est également étendu au canton Basse-Nyanga où les pêcheurs du Lac Mandza, réputé pour sa fameuse carpe souvent désignée à tort comme carpe de Mbouda, privilégient leur production en faveur d'autres localités, au détriment des consommateurs de leur propre région.

Cela engendre ainsi une raréfaction des ressources halieutiques. Faut-il donc sacrifier les besoins des populations gambanaises sur l'autel du profit, sous prétexte de rechercher des bénéfices ? Pour Ulrich M., représentant des pêcheurs, " nous collaborons avec des commerçants qui, à leur tour, préparent des colis destinés à la vente sur le marché de Libreville. Ce processus est devenu un rituel établi chaque vendredi ".

" Cette situation est vraiment préoccupante. Il est essentiel de satisfaire d'abord les besoins du marché de Gamba avant d'envisager des ventes ailleurs. Nous espérons vivement que les autorités compétentes interviendront pour rétablir un équilibre '', s'est emportée Mme Maganga, une consommatrice locale. Il est impératif que les autorités compétentes se saisissent de cette question essentielle qui affecte de manière significative les ménages gambanais, et qui permettrait également aux poissons de disposer du temps nécessaire à leur reproduction.