La récente décision des autorités gabonaises de ne pas solliciter immédiatement un nouveau programme de financement auprès du Fonds monétaire international (FMI)ne constitue pas un "bras de fer". Contrairement aux affirmations de certains médias. Cette posture reflète plutôt une volonté stratégique de souveraineté : rompre avec la dépendance aux financements conditionnels et donner la priorité à l'assainissement interne des finances publiques.
D'ailleurs, loin d'être une rupture, les relations semblent cordiales. Le gouvernement a sollicité un accompagnement purement technique du FMI pour ses réformes, et la récente réception d'une délégation par le président Oligui Nguema a con rmé cette orientation. Au terme de cette visite, le FMI avait salué la nouvelle vision économique, la qualifiant de "solide", et apprécié le caractère "profond et courageux" des réformes engagées.
Pourtant, l'idée selon laquelle le Gabon serait le "mauvais élève" de la Cémac, entraînant la zone dans l'instabilité, se répand. Même si elle est démentie par les chiffres officiels. Pour rappel, la réunion de la Cémac d'octobre dernier, à Malabo, a validé les données de l'année 2024. Elles révèlent qu'aucun pays de l’espace économique n’a respecté l’ensemble des quatre critères de convergence fixés.
Pour l'année 2024, les données de la Cémac indiquent, par exemple, sur la question du taux d’inflation, que le Gabon respecte le critère, avec un taux de 1,2 %, bien inférieur au seuil de 3 %. Concernant le stock de la dette, celui-ci représente 72,8 %. Légèrement au-dessus de la limite de 70 %. Toute autre indication relative aux années 2025 et 2026 est spéculative. Les chiffres officiels de la Cémac, pour ces deux années, ne sont pas encore publiés.
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