Enseignement supérieur : quid des 13 milliards ?

Il y a deux ans, le chef de l’État, à l'époque président de la Transition, avait débloqué une enveloppe de 13 milliards de FCFA destinés aux universités publiques et grandes Écoles du pays. Objectif : renforcer leurs capacités d’accueil et améliorer les conditions d’études dans un contexte de croissance soutenue de la population estudiantine. Mais à l’heure où s’ouvre l’année académique 2025-2026, le bilan de la gestion de cette dotation financière reste mitigé : les chantiers avancent, mais à géométrie variable.

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À l’Université Omar-Bongo (UOB) qui accueillera près de 14 000 nouveaux bacheliers cette année, les travaux du nouveau bloc pédagogique censé absorber une partie de ces étudiants sont à l’arrêt alors que l’établissement avait bénéficié de 3 milliards de FCFA, prioritairement affectés à ce projet. "Les instructions étaient claires : construire un pôle pédagogique pour accroître les capacités d’accueil", rappelle le secrétaire général de l’UOB, Steve Robert Renombo. Mais des années après, aucune salle n’a été livrée ainsi que le démontre le constat fait hier sur le terrain par nos reporters.

Selon les responsables l’UOB, la société adjudicataire et le cabinet d’architecture ont estimé que l’enveloppe initiale était insuffisante. Une rallonge budgétaire apparaît donc nécessaire pour achever le chantier. C'est le même constat fait à l'Université des sciences et techniques de Masuku (USTM) où les travaux de réhabilitation confiés à l'entreprise Mika-Service depuis plus de deux ans ne sont toujours pas arrivés à leur terme.

Si dans ces deux universités, les bâtiments sont sortis de terre, il n'en est pas de même à l’École normale supérieure (ENS) où le projet reste toujours au stade de l’intention. Aucun coup de pioche n’a été donné, laissant planer des doutes… Le tableau est toutefois moins sombre à l’Université des sciences de la santé (USS) où les travaux affichent un taux d’avancement notable avec une présence effective sur le terrain de l'entreprise prestataire.

Dans tous les cas, pour la énième fois, la livraison de ces différentes infrastructures n'a pu intervenir avant la reprise des cours. Et l'opinion de s'interroger sur l'utilisation in fine des 13 milliards débloqués par les plus hautes autorités du pays, dans le but d'améliorer les conditions d'études de nos apprenants.