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Économie

Énergie : à Akournam et Port-Gentil, ESFBUS prépare une révolution en silence

Turbines à la centrale d’Akournam

L'optimisation de la centrale thermique d'Akournam (Owendo) a débuté en novembre passé et n'est que la première phase d'un projet d'envergure. La mission confiée à l’entreprise gabonaise ESFBUS et qui touche aussi Port-Gentil, repose sur le retrait complexe de turbines à gaz et d’unités auxiliaires. Ces géantes d’acier imposent une logistique hors norme. À la centrale thermique d’Owendo, trois turbines tirent leur révérence : deux modèles Alstom MS 5001 PA, pesant chacun près de 220 tonnes pour 13 mètres de long, ainsi qu’une unité Solar Turbine Titan 130.

Sélectionnée par appel d’offres, l’entreprise ESFBUS prouve son expertise sur ce type de chantiers critiques. Après près de deux mois d’activité, l’exécution dépasse déjà les 90 %, sans qu'on ne déplore aucun incident majeur. Au-delà de la simple dépose des machines, l’intervention exige le démantèlement complet des unités auxiliaires et la démolition des structures de soutien. Les chiffres témoignent de l’ampleur de la tâche : des fondations en béton armé mesurant jusqu’à 31 mètres de long doivent être détruites pour libérer l’espace.

À Libreville, le chantier inclut également la remise à neuf de l’environnement immédiat, avec la démolition de près de 3 590 m² de zones piétonnes et d’allées pavées. " Cela prouve que nos compétences techniques peuvent répondre à des projets critiques sans expertise étrangère systématique ", se félicite le directeur de l'entreprise, Eugène Massamba. Lancés dans la capitale gabonaise, ces travaux s'achèveront le 24 décembre prochain. Ils préparent le terrain pour l'installation de nouvelles unités de production. Dans le cadre de ce partenariat avec le groupe Aksa Enerji, 100 mégawatts (MW) supplémentaires seront injectés dans le réseau.

Dès le début du mois de janvier 2026, les équipes d’ESFBUS se déploieront ensuite à Port-Gentil, au sein de la centrale thermique du boulevard Léon- Mba, pour la phase II du projet. Sur ce site, deux autres turbines Alstom de 20 MW chacune subiront le même sort, ainsi que leurs unités annexes et le hangar de couverture. Ces travaux dureront 30 jours pour une mise en service prévue en mai 2026. À plus long terme, un accord prévoit même la création d’une centrale à gaz de 1 000 MW.

Ce processus de démantèlement répond à une urgence vitale. Dans un contexte de crise énergétique aiguë, le Gabon fait face à un déficit structurel : une capacité installée de 704 MW pour une demande de 1 039 MW. Les délestages chroniques résultent d’infrastructures vieillissantes, d’un réseau de distribution sous-dimensionné à Libreville (câbles obsolètes, pertes d'énergie) et d’une dépendance excessive aux barrages de Kinguélé - Tchimbélé, dont la production chute en saison sèche.

Le choix de la technologie Bifuel (Gaz/Fioul) apparaît, pour la SEEG et le gouvernement, comme une décision pragmatique pour sécuriser l’approvisionnement et répondre à la problématique des délestages. Elle permet d'exploiter, entre autres, le gaz naturel national (plus économique et moins polluant) tout en conservant le fioul comme solution de secours immédiate. Ces chantiers ne sont pas une simple affaire de démolition : ils sont le signal d’un renouveau industriel indispensable pour garantir la stabilité énergétique du pays. Le travail réalisé par ESFBUS, en collaboration avec Aksa Enerji, s’avère donc crucial pour l’avenir du Gabon.

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