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Politique

[Editorial] - Procès Sylvia et Nourredin Bongo : Verdict historique !

Lin-Joël Ndembet - Directeur de la Rédaction et Publication du Quotidien L'Union

Le verdict du procès singulier qui marquera les annales judiciaires de notre pays est tombé, sans appel. Sylvia et Noureddin Bongo ont été condamnés par contumace à 20 ans de réclusion criminelle par la justice gabonaise. Un mandat d’arrêt a également été décerné à leur encontre. Absents du pays, les deux accusés ont choisi de boycotter leur procès, invoquant plusieurs griefs pour justifier leur position.

Cette issue ne surprend guère. Après leur départ du Gabon et les multiples déclarations ayant entouré leur exfiltration, il était peu probable qu'ils se présentent à la barre, malgré leur engagement initial à comparaître. La justice avait prévenu qu'elle poursuivrait l'action judiciaire, et cette session spéciale a confirmé cette détermination.

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À LIRE - Procès Sylvia et Nourredin Bongo : 20 ans de réclusion criminelle et de lourdes amendes

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Le déroulement du procès s'est inscrit dans un contexte socio-politique quelque peu tendu, une atmosphère de crispation habilement entretenue par la défense qui n'imaginait pas une autre issue. Si le verdict était attendu, la singularité de ce procès, elle, est réelle. Il s'agit en e et du premier procès visant des membres de la famille d'un ancien président de la République, en l'occurrence, Ali Bongo Ondimba, renversé par les militaires en août 2023, actuellement installé à Londres depuis son départ du Gabon. Les faits reprochés, selon les réquisitions du Parquet général, sont distincts de la gestion de l'État. Il s'agit d'actes délictueux que les prévenus, désormais condamnés, réfutent naturellement.

Au-delà de la stricte portée juridique de ce verdict, son impact est avant tout politique et symbolique. Il instaure une jurisprudence sans précédent dans l'histoire de notre pays : celle de la condamnation, pour des infractions multiples jugées graves par la justice, des membres de l'ancienne famille présidentielle.

Ce jugement, appelé, sans aucun doute, à être diversement apprécié et interprété ou encore devant susciter des réactions contrastées au niveau national et international, peut être considéré comme un signal dans la volonté de l'appareil judiciaire de redorer son image écornée.

Il s'inscrit dans une logique de rupture avec une époque où l'impunité était souvent perçue comme la règle pour les "puissants". L'idée est que désormais, on l'espère durablement, la justice s'appliquera au plus haut niveau de la strate sociale du pays.

En cela, bien plus qu'une simple affaire criminelle, cette session spéciale restera gravée dans la mémoire collective et marquera sérieusement l'histoire judiciaire du Gabon qui a, pourtant, connu de nombreuses a aires retentissantes depuis son accession à l'indépendance en 1960. Telle est la principale leçon de cet événement.

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