Conformément aux dispositions combinées des textes régissant le corps judiciaire, le 6 octobre au palais de Justice, comme chaque année à la même période, l’audience solennelle de rentrée des cours et tribunaux s’est tenue hier en présence du président de la République, président du Conseil supérieur de la magistrature, Brice Clotaire Oligui Nguema. Elle marque la clôture de l’année judiciaire 2024-2025 et donne officiellement le coup d’envoi des activités de l’année 2025-2026.
La cérémonie institutionnelle commune aux trois ordres de juridiction incarnant le pouvoir judiciaire, a été présidée par la première présidente du Conseil d’État. Dans son intervention, Andréa Apoungo veuve Amvane, a évoqué une opportunité pour faire le point sur l’état de la justice et tracer les perspectives. Elle est revenue sur une année marquée par l’adoption par référendum de la loi n° 002-R/2024 du 19 décembre 2024, instituant la nouvelle Constitution en République gabonaise. Une évolution qui appelle une révision en profondeur des textes fondamentaux encadrant le fonctionnement du corps judiciaire.
Selon la première présidente du Conseil d'État, plusieurs lois et ordonnances devront être réactualisées : l’ordonnance du 11 août 2018 sur les juridictions administratives, la loi de 2019 sur l’organisation de la justice, celle de 2021 définissant les missions du Conseil supérieur de la magistrature. Objectif, adapter le socle légal aux réalités actuelles et aux exigences d’un État de droit moderne.
Malgré les défis, le corps judiciaire salue certaines avancées concrètes dont la création du tribunal de première instance de Ntoum, la tenue régulière des sessions criminelles essentielles pour désengorger les prisons, ainsi que l’organisation des conseils de discipline pour les magistrats. Il salue également le dialogue social amorcé avec le Synamag et le Synagref, avec l’espoir qu’il se poursuive sur des bases solides. Il appelle à poursuivre la résorption des anciennes affaires toujours pendantes devant les juridictions. Tant, elles pèsent sur les bilans d'activité.
Un engagement fort réitéré par la première présidente du Conseil d’État, qui a exprimé la gratitude du corps judiciaire au chef de l’État pour sa vision claire du rôle de la justice dans la consolidation de l’État de droit. "Depuis votre accession à la magistrature suprême, vous n’avez cessé d’affirmer l’importance primordiale de la justice dans l’État de droit que vous vous êtes engagé à bâtir", a-t-elle déclaré. Un message d’adhésion et de soutien, assorti de la promesse d’oeuvrer à l’atteinte des objectifs assignés à la justice pour le bien du peuple gabonais.
Cette rentrée judiciaire, la première de la Ve République, a été marquée par le propos de la commissaire générale à la loi sur le thème évocateur : " Le magistrat et l’État de droit ". Elle a également été mise à profit pour l’installation du nouveau premier président de la Cour des comptes, Alex Euv Moutsiangou. Nommé le 12 septembre 2025, il remplace Alain-Christian Iyangui.
L’année judiciaire 2025-2026 s’ouvre sous le sceau de la réforme, de la responsabilité et de l’exigence, pour faire de la justice un pilier crédible, efficace et au service de tous.
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