Ah, la rentrée scolaire ! C'est la période que redoutent un peu les enfants qui ne veulent pas voir leurs vacances prendre fin. C'est aussi ce moment durant lequel des parents remercient le Ciel pour les économies qu'ils vont maintenant faire sur la nourriture, tandis que d'autres redoutent ce que va leur coûter chaque trajet.
En somme, l'opinion est habituée au tumulte de la rentrée avec son lot de larmes, de questions et le fracas des déclarations des syndicats. Sauf que personne n'aurait imaginé que les disputes viendraient du coefficient accordé à chaque matière, cette année. Désormais, les mathématiques, le français ou encore le sport seront logés à la même enseigne : 1 de coefficient pour tout le monde. Et là, nostalgiques de l'époque où les maths, le français et la physique damaient le pion au reste de l'équipe et progressistes se déchirent.
Pour le premier camp, on ne touche pas à un héritage. Furieux, Adrien dégaine : " Le ministère et ses génies ont décidé d'uniformiser les coefficients pour réduire virtuellement l'échec scolaire. Mais sachez que les enfants vont aussi uniformiser leurs efforts dans les matières. Il ne sera plus question de fournir plus d'heures de travail en français ou en maths parce que cela ne rapporte pas de points supplémentaires. Demain, on va crier qu'il y a un problème de chômage, que nos enfants n'ont pas les compétences dans les spécialités que le marché demande. Je parle ici des génies de l'industrie, des spécialités autour des sciences dures ".
Geoffrey Foumboula n'en pense pas moins. " Résumé de l'uniformisation des coefficients : Maths 16 et 2 en Sport donne une moyenne de 09/20 et équivaut à redoubler la 5e. Ensuite, on a 2 en maths et 18 en sport. Cela donne une moyenne de 10/20 et permet de passer en 4e. Arrêtons, s'il vous plaît ! "
Pour les progressistes, ces interventions laissent transparaître une vision étriquée de la réalité. Hans rétorque : "Je suis enseignant du secondaire et ce résumé trop simpliste ne reflète pas la réalité. L'objectif de l'école n'est pas de former des génies en maths et des cancres en sport, ni le contraire. L'école doit permettre à chaque apprenant d'exceller dans le domaine qui est le sien. On a pratiqué la pédagogie des coefficients depuis les 50 dernières années pour favoriser les sciences… De toute évidence, cette stratégie n'a pas marché puisque le déficit en formation scientifique reste très élevé. Peut-être convient-il d'essayer autre chose." Entre les deux, il y a juste ceux qui comptent les points.
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