Le ministre des Travaux publics, Edgard Moukoumbi , était le week-end écoulé sur les tronçons Bifoun-Ndjolé (56 km) et Bifoun-Lambaréné (71 km). De cette visite découle un constat implacable : ces portions de bitume sont aujourd'hui très dégradées et sont les symboles d'une politique qui n'a pas donné les résultats escomptés.
Pendant 14 ans, ce département ministériel a été dépossédé d'un certain nombre de prérogatives au profit de l'Agence nationale des grands travaux d'infrastructures (ANGTI). Laquelle n'a malheureusement pas engagé un seul programme d'entretien routier durant toute cette période. Car plus de 90 % des budgets alloués à son profit ont été orientés vers des projets de prestige (CAN, voiries urbaines, édifices publics).
Cette "vampirisation" a eu de nombreuses conséquences. Le réseau en terre (80 % du total national) a été totalement exclu des lignes de crédit de l'agence et s'est dégradé comme le reste du patrimoine routier national. Faute d'entretien permanent, le coût de remise en état des routes est passé d'un ratio de 1 (entretien) à 20 (reconstruction). La mise à l'écart des TP au profit de l'ANGTI a aussi entraîné l'atrophie de la régie des TP. Les subdivisions provinciales, privées de budgets de fonctionnement, ont vu leur parc d'engins se dégrader et leur expertise technique s'éroder.
La principale conséquence est que le Gabon doit aujourd'hui trouver des financements pour rattraper 14 ans d'inaction. Edgard Moukoumbi entend tout mettre en oeuvre, pour remplir la mission de modernisation et de préservation durable des infrastructures routières nationales, une solution transitoire.
Il reste à savoir si cette détermination sera suivie d'effets concrets sur le terrain, quand on sait que le ministère des Travaux publics n'a été doté, pour son budget de l'année prochaine, que de 350 milliards de FCFA. Une enveloppe qui pourrait s'avérer insuffisante, quand on regarde les projets et les ambitions du pays dans ce secteur.
En attendant, des entreprises ont déjà été recrutées pour la reconstruction de ces tronçons Bifoun-Ndjolé (56 km) et Bifoun-Lambaréné (71 km) détériorées par le poids de l'âge.
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