Sanctions à la police: fin de l'ère du "salut du képi "?

CELA pourra-t-il réellement servir de leçon à leurs congénères ? Difficile de parier sur l'affirmative tellement la pratique s'est transformée depuis en gangrène. Si le pot aux roses qui a débouché sur la condamnation judiciaire a été découvert " au point " de l'Ancienne-Sobraga, c'est parce qu'il y a eu trois maillons très regardants sur les agissements répréhensibles : le juriste et le magistrat de passage, et le procureur de la République saisi. Ce sont ces trois hommes de loi qui ont confondu les auteurs de cette corruption.
Les usagers de la route en sont dépités. La généralisation du " salut du képi " est telle qu'il existe une " Séraphine Mbogah " à chaque strate de l'administration policière. Toute hiérarchie exige de ses éléments un maravédis quotidien consistant. Les hommes de terrain reçoivent des instructions de leur chef de service. Ce dernier dit se soumettre aux commandements du directeur. Et celui-ci en reçoit autant de sa hiérarchie, comme on l'a vu lors du procès de Mbogah et consorts. Chaque supérieur fixe son montant journalier. Il s'agit d'une règle non écrite dont se servent la plupart des supérieurs des corps versés, surtout, dans le contrôle routier.
Résultat : les taximen et autres clandomen paient au prix fort leurs activités. La répartition (ou plutôt le déploiement) par zones des agents permet une meilleure " cueillette " à une échelle escomptée par les chefs. Que l'on ne s'étonne pas de la frénésie et de la sélection que les policiers et gendarmes mettent dans l'exécution des ordres. " Cela frise même l'indécence, à voir ces messieurs agir ainsi sans plus mettre les gants, ou la manière ", a lâché un client de taxi-bus au poste de contrôle situé peu après l'échangeur de Lalala. Là, sur la dizaine de véhicules interpellés, il n'y avait que les taxis. " Puisque ce sont les taxis qui font de l'argent, cela se comprend facilement. Avec les particuliers, il est impossible de réunir les sommes exigées par leur hiérarchie ".
Tôt le matin, les "chiens" sont lâchés, et tout est prétexte pour soutirer à l'usager des billets de banque. Tout est infraction : être en règle ou ne pas l'être ; rouler vite comme rouler lentement ; clignoter comme ne pas clignoter en stationnant ; téléphoner alors que l'on est garé comme téléphone en roulant… Tout est bon pour la répression.
Quelquefois, un magistrat très pointilleux sur l'éthique policière peut passer par là, et voilà les ennuis judiciaires… Alors, attention !
E. NDONG-ASSEKO
Libreville/Gabon

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