Charles-Antoine PELISSON / Boulanger : Le goût du bon pain

Il était au départ le seul boulanger de Libreville. Charles-Antoine PELISSON tenait son savoir-faire de son père. Sans doute aurait-il préféré chercher l'or, mais c'est au four qu'il fit sa fortune... et sa légende.

 

Charles-Antoine PELISSON / De l'or au pain

En 1928, lorsque Charles-Antoine PELISSON s'embarque pour le Gabon, sa conviction est faite: "Je ferai n'importe quoi, sauf du pain." Pour ce fils de boulanger, natif de Besançon, on ne navigue pas jusqu'aux tropiques pour revenir au fournil. Son idée est autrement plus romantique. Aventurier dans l'âme, Charles-Antoine PELISSON arrive sur l'Equateur faire fortune. Et rien de tel pour nourrir l'imaginaire que l'exploitation de l'or. Son permis d'exploitation en poche, il crée la société minière d'études minières de Kango (SEMK), laquelle doit opérer aux alentours de Kinguélé. Dix ans de prospection... avant que la bonne odeur du pain ne le rattrape. En 1938, Charles-Antoine PELISSON ouvre sa première boulange. Le succès est immédiat. Malheureusement l'année suivante, la guerre ruine tous ses espoirs.

Charles-Antoine PELISSON / Un nouveau départ

Le conflit mondial vient de s'achever et Charles-Antoine PELISSON profite évidemment de ce regain d'activité. Dès 1947, comme en métropole, les affaires ont repris. A 47 ans, il reste toujours le seul boulanger de la capitale et la demande est d'autant plus forte que la population ne cesse de croître. 1955 le voit donc ouvrir une seconde enseigne. Les affaires prospèrent, et Charles-Antoine PELISSON jouit d'une réelle popularité. Les Librevillois l'ont affectueusement surnommé "P.P" (Pain Pélisson). Le président Léon MBA le tient en haute estime. Les deux hommes sont amis et se croisent fréquemment. D'ailleurs le palais lui ouvert, tout comme il le sera avec Omar BONGO ONDIMBA. Tous ont été séduits par le naturel, la constante bonne humeur (et l'humour) de Charles-Antoine PELISSON

Charles-Antoine PELISSON / Dernières cuissons

Sans la moindre exagération, on peut dire que Charles-Antoine PELISSON a changé pour partie les modes alimentaires des Gabonais. Jusqu'ici, la consommation du pain restait très marginale. Changement de registre, dans les années 60, quotidiennement, six tonnes de farine passent par ses ateliers. Ces derniers fournissent à la fois les boulangeries Pélisson, mais aussi les kiosques. Même qualité, même exigence d'excellence... et même engouement des clients. Charles-Antoine PELISSON fait désormais partie du paysage urbain, à l'image de cette belle maison coloniale, centre ville, qui abrite la tradition maison.

L'année 1966, le voit regagner la France. Charles-Antoine PELISSON a des soucis de santé. La boulangerie est un travail difficile et son cœur a fini par s'user. Le 9 septembre, Charles-Antoine PELISSON décède à l'hôpital de Besançon. Dernière fournée... mais une tradition qui ne s'est jamais éteinte tout à fait. La boulangerie a gardé son nom. C'est un jeune Gabonais qui veille au four. Les bonnes choses ne peuvent jamais disparaître. La flamme reste vive.

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