Basket : quand la fédération joue avec la vie de jeunes basketteurs au Cameroun

Tout ceux qui ont composé la délégation gabonaise pour prendre part aux éliminatoires de l'AfroCan pour les hommes et l'Afrobasket pour les dames (staff technique, joueurs, journalistes, etc) ne se remettent toujours pas du voyage retour rocambolesque qu'ils ont vécu dimanche passé au Cameroun. Arrivés à Yaoundé le 17 mars dernier, par un vol direct Libreville-Yaoundé de la compagnie Ethiopians, pour jouer l’Afrocan et l’Afrobasket zone 4, les Gabonais vont passer dix jours corrects, bien que fauchés.

Même si les résultats des hommes qui loupent de peu une qualification directe à l'AfroCan et les deux revers des dames face à la RDC restent au travers de la gorge. Dans l'euphorie générale, personne ne se rend compte que la fédération avait déjà préparé le calvaire qu'ils allaient vivre pour leur retour. En effet, le bureau fédéral avait décidé que les Panthères hommes et dames du Gabon allaient rallier l’aéroport de Douala par la route pour revenir sur Libreville.

La Fédération camerounaise de basketball, informée de cette décision bizarre, va affréter un bus qui va tomber en panne une premiere fois à 60 kilomètres de Yaoundé, puis une seconde fois à 200 kilomètres de Douala. Et devant le manque de réaction de la Fecabab et le silence de la Fégabab à Libreville, et pour ne pas rater le vol Afrijet prévu à 19h15, athlètes, journalistes et dirigeants ont été contraints de monter à bord d'un camion bennes et de deux taxi brousse à 17h.

Et voilà deux sélections nationales exposées à de si gros risques sur un tronçon réputé pour ses accidents meurtriers, priant pour que le moindre dépassement ne soit pas le dernier. Finalement, tout le monde, la gorge serrée, après plus de huit heures de calvaire, arrivera sain et sauf à Douala et montera à bord de l'avion d'Afrijet pour revenir sur Libreville. Selon nos informations, la Fégabab aurait enfreint un règlement de la FIBA Afrique qui n'autorise pas les déplacements par route. Comme elle n'autorise pas les déplacements sur plus de 50 kilomètres. En somme, les délégations ne peuvent, en compétition officielle, que se déplacer entre le stade, leur hôtel et leur leiu d'entraînement. Une enquête aurait été ouverte par la FIBA Afrique.

Qu'est-ce qui a poussé le bureau fédéral à faire partir plusieurs personnes de Yaoundé, où les possibilités de vols directs existent, pour une autre ville ? La réponse la plus evidente reste l'argent. Partir de Douala pour Libreville, avec Afrijet, ne coûte que 172 000 francs actuellement. Contre 300 000 francs pour un vol direct Libreville-Yaoundé avec Ethiopians en classe économique. Multiplié par plus de trente personnes, cela fait une belle économie qui ne justifie pas de mettre en danger la vie de vingt-quatre jeunes basketteurs.

De plus, le bureau fédéral, pourtant informé de la situation qu'il a lui-même provoquée, n'a pas jugé utile de dépêcher, dimanche passé a l'aéroport Léon Mba, des responsables pour rassurer de jeunes joueurs et joueuses traumatisés par cette première expérience pour certains. Ces athlètes se sont juste vus remettre, par leurs encadreurs, 2500 francs pour rentrer chez eux. Le ridicule de bout en bout.

 

Serge A. Moussadji

Libreville/Gabon

 

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