Liberté de la presse : encore des efforts à accomplir au Gabon

Liberté de la presse : encore des efforts à accomplir au Gabon

LE 9 mars dernier, alors que le port môle de Libreville était pris d'assaut par les parents et les victimes du naufrage du ferry Esther Miracle qui a coulé près de Libreville, une équipe de reporters de L'Union, s'est rendue sur les lieux pour être au plus près de cette actualité. Objectif : rencontrer les rescapés de ce drame. Alors que nos reporters tentent au mieux de reconstituer les faits grâce aux témoignages des rescapés, ils sont interrompus dans leur tâche par un membre du gouvernement. “Vous n'avez pas le droit d'être ici, ce dossier est hautement sensible”, se sont-ils entendus dire avant d'être invités à s'éloigner des lieux ! Des faits comme celui-ci sont légion dans la pratique de ce métier qui consiste à informer.

 

La bataille de la liberté de la presse – puisque c'est celle-ci qui est célébrée avec tambours et trompettes ce 3 mai sous le thème "Façonner un avenir de droits : la liberté d'expression comme moteur de tous les autres droits de l'homme" – est encore loin d'être gagnée tant ici qu'ailleurs. Ce 3 mai sera, nous osons espérer, l'occasion de tracer un portrait de la liberté de presse, apprécier les avancées, s'il y en a, et dénoncer les entraves. Au Gabon, les communicateurs, pour peu qu'ils touchent à certains sujets, sont victimes de menaces, d'intimidations, de violences psychologiques, assujettis à un accès à l'information encore interdit à certains médias, qu'ils soient publics, privés ou même considérés comme proches du pouvoir.

 

Cette 30e journée mondiale de la liberté de la presse est l'occasion de dire non à cette politique de musellement du chien de garde et qui aggrave la censure. “En tant que journaliste de TV +, les portes des réunions ou des conférences de presse des membres du gouvernement et, pire encore du PDG, nous étaient clairement interdites à partir de 2009. Nous pensons que même s'il n'y a pas eu violence contre nous à l'époque, le simple fait de nous refouler aux portes des institutions de la République était encore plus violent que la violence physique. Aujourd'hui pour nos collègues, l'accès à certaines informations reste encore très limité. De même que nos collègues de la presse dite proche du pouvoir, ont encore du mal à se faire accepter par certains acteurs politiques. À la veille des élections générales, les journalistes de tous les camps sont méprisés dans leur travail”, témoigne un ancien journaliste de TV +.

 

Que ce 3 mai 2023 rappelle à tous le droit d'écrire, de parler librement en toute sécurité et accéder à l'information, est un droit fondamental pour les journalistes. Mais ce n’est malheureusement pas un acquis partout à travers le monde.

 

Rudy HOMBENET ANVINGUI

Libreville/Gabon

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