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Société & Culture

VBG : la spécialisation journalistique, clé du combat

Des journalistes autour d'un atelier lors du forum des médias sur la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles en Afrique © DR

Dakar abrite, du 4 au 6 décembre, un forum des médias sur la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles en Afrique : respect des droits humains et autonomisation. Un moment d'échange et de partage entre 65 journalistes du continent qui ont fait le déplacement de Dakar.

Expliquant à ses confrères l'importance de la spécialisation pour donner des outils professionnels aux acteurs des médias dans le traitement des questions de violences basées sur le genre, Cécile Goudou, journaliste à la radio nationale du Bénin, est claire dans son propos : « Quand vous ne maîtrisez pas le contexte de votre pays, de quel droit voulez-vous parler ? » Cette interrogation de Mme Goudou résume l'importance cruciale de la spécialisation dans le traitement des violences basées sur le genre.

Selon elle, la spécialisation permet aux journalistes d'acquérir les outils nécessaires pour produire des contenus d'impact : « Vous maîtrisez les textes, les cadres législatifs et les engagements internationaux. Cela vous permet de produire des articles solides, qui dépassent le niveau de Monsieur tout-le-monde », explique-t-elle. Une telle maîtrise garantit, ajoute-t-elle, des reportages précis et pertinents, capables de sensibiliser, d'éduquer et de provoquer des changements concrets.

Mais cette spécialisation ne s'improvise pas, avertit-elle. Elle demande un double engagement : celui des rédactions, qui doivent fournir les moyens nécessaires, et celui des journalistes eux-mêmes : « Il faut une volonté personnelle, un engagement à aller au-delà des obstacles pour approfondir la thématique. » La passion et la détermination sont donc au cœur de cette démarche.

Toutefois, un autre défi se profile : la capacité des journalistes à se libérer de leurs propres expériences de violence pour mieux dénoncer celles des autres. « Si on ne rompt pas le silence dans les rédactions, si on ne maîtrise pas nos droits, comment peut-on porter la voix des victimes ? » s'interroge-t-elle encore.

Cécile Goudou souligne donc que la spécialisation va au-delà de la technique : elle est une posture de responsabilité. En s'appropriant les enjeux liés aux violences basées sur le genre, les journalistes deviennent des acteurs du changement : « La spécialisation, c'est ce qui vous permet d'embrasser tous les aspects de la question et de vraiment faire bouger les choses. » Ainsi, pour transformer la société, il faut d'abord transformer les journalistes eux-mêmes, en leur donnant les clés pour maîtriser et influencer les débats autour de ces violences

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